Dans les coulisses de M : les guides du musée

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Museumgidsen op het publieksterras van M
© Eline Willaert pour M Leuven

DANS LES COULISSES DE M

les guides du musée

Ils sont à seize, les guides de M. Non pas des bénévoles, mais des professionnels de haut niveau qui guident parfois les visiteurs plusieurs fois par jour. Comme Els Bloemmen et Maïteh Magnus : deux guides qui, ensemble, ont plus de vingt ans d’expérience.

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Museumgidsen op het publieksterras van M
© Eline Willaert pour M Leuven

Le plus beau des compliments, c’est quand les visiteurs demandent : « Oh, c’est déjà fini ? »

Els Bloemmen
Guide de M

Els Bloemmen

« J’ai commencé en 2005, lorsque le musée s’appelait encore Musée municipal Vander Kelen-Mertens. J’avais vu une publicité dans le journal local – que j’ai découpée et gardée par la suite (rires). J’ai postulé, et j’ai pu commencer. »

 

« Peu après, le musée a fermé pendant quelques années pour être rénové et devenir M, que nous connaissons aujourd’hui. Pendant cette période, j’ai suivi une formation de guide et à la réouverture du musée en 2009, j’ai repris le fil. Je suis aussi guide dans d’autres musées, j’ai donc un emploi du temps bien rempli. Bien que pendant la pandémie, c’était compliqué. »

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Vue de l'exposition « Wael Shawky: Dry Culture Wet Culture », 2022, M Leuven, photo : © Eline Willaert pour M Leuven

Maïteh Magnus

« Je suis guide à temps partiel, j’anime aussi des ateliers créatifs. Jusqu’à il y a cinq ans, j’enseignais à des allophones. Par l’intermédiaire d’un collègue, je suis entré en contact avec M, qui souhaitait justement développer une offre pour allophones. Je répondais donc à leur besoin. Entre-temps, je continue à faire des visites guidées pour allophones, mais aussi pour d’autres groupes cibles : associations culturelles, écoles, familles… »

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Vue de l'exposition « Wael Shawky: Dry Culture Wet Culture », 2022, M Leuven, photo : © Eline Willaert pour M Leuven

Deux semaines d’étude

Els : « En moyenne, on fait quelques visites par semaine. Il y a différentes formules : une exposition temporaire, les points d’orgue de la collection permanente, un mélange des deux… Une visite guidée dure en moyenne une heure et demie, mais pour nous, il y a beaucoup de préparation en amont. »

 

Maïteh : « À chaque nouvelle exposition, le conservateur et l’artiste nous font une visite guidée préalable. Celle-ci est filmée, afin qu’on puisse la revoir à notre aise par la suite. Nous recevons aussi un livret pour des groupes cibles : enfants, écoles… Il n’y en a pas pour les brèves présentations aux adultes, mais M nous fournit toutes les informations dont nous avons besoin. Et on s’inspire aussi de ce qu’on lit dans le magazine (rires). »

 

Els : « Pour une nouvelle exposition, je commence à étudier deux semaines à l’avance, non pas à plein temps, mais c’est quand même assez intensif. Je note aussi toutes mes visites. »

 

Maïteh : « Nous pouvons donner une teneur personnalisée à nos visites guidées. Je me focalise toujours sur les œuvres qui me parlent le plus. C’est ce dont on peut parler avec le plus d’inspiration, ce qui est aussi plus agréable pour les visiteurs. »

Percer la carapace

Els : « Au fond, les réactions sont toujours bonnes. Parfois, c’est moi qui ne suis pas entièrement satisfaite. Parfois, c’est difficile d’atteindre un groupe. Je parle pendant une heure et demie, sans grande réaction. C’est assez fatigant. Être guide, ce n’est pas à sens unique. Nous ne sommes pas des audioguides ambulants. »

 

Maïteh : « Une fois, j’ai eu une classe de secondaire. À la fin, j’ai demandé à chacun de décrire la visite en un mot. Et l’enseignant de répondre : “thérapie occupationnelle” ! J’ai trouvé ça nul. Non pas que je me sois sentie attaquée personnellement, mais je me suis demandé quel message il transmettait à ses élèves s’il pense manifestement qu’une visite de musée n’est qu’un exercice imposé ? »

 

Els : « J’aime bien faire ça, les groupes scolaires. Les enfants de l’école primaire sont toujours enthousiastes, les élèves de l’école secondaire, parfois un peu moins. Ils ont parfois une carapace qu’il faut percer. Mais je les stimule et les défie jusqu’à saisir leur attention. Le plus beau compliment, c’est quand ils disent à la fin : « Oh, c’est déjà fini ? ».

 

Maïteh : « Nous sommes flexibles : si les visiteurs nous signalent qu’ils ont envie de faire un saut dans une autre exposition, on n’en fait pas un problème. Chaque visite est différente. »

 

Els : « Et de temps à autre, on se souvient longtemps d’une personne. Il y a peu, j’ai donné une visite guidée à trois personnes : un couple âgé et leur fille. Autrefois, la maman visitait toutes les grandes expositions de M, mais après un AVC, elle est en fauteuil roulant. Néanmoins, elle voulait absolument voir « Imaginer l’univers », et sa fille a donc réservé cette visite pour elle et son mari. Elle a adoré. C’était très émouvant, presque un honneur de pouvoir le faire. À de tels moments, je suis fière d’être guide. »

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