Découvrez la collection: « Les Dix »

Vue de l'exposition « Les Dix », 2022, M Leuven

Vue de l'exposition « Les Dix », 2022, M Leuven, photo : © Diederik Craps pour M Leuven

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LEX DIX

« Les Dix » est le nom d'une présentation de collection exceptionnelle, à découvrir à M jusque 2024. Elle réunit les œuvres préférées de dix visiteurs du musée.

Vue de l'exposition « Les Dix », 2022, M Leuven

Vue de l'exposition « Les Dix », 2022, M Leuven, photo : © Diederik Craps pour M Leuven

En 2021, M a sélectionné dix amateurs d'art de différentes générations et venus de divers horizons, et les a invités à s'associer pour choisir dix pièces parmi un ensemble de trente œuvres, la moitié d'art ancien, les autres d'art contemporain. Ces œuvres font partie des collections de M, de Cera et de la Communauté flamande.

 

Lorsque le Covid nous a obligés à changer de méthode de travail, nous avons imaginé un jeu numérique où chaque participant tentait de garder en lice son œuvre préférée. Chaque tour se soldait par un vote, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que dix œuvres.

 

Ces dix œuvres constituent l'exposition définitive, tandis que les vingt pièces non sélectionnées sont présentées dans une autre partie de la salle, aménagée comme une espèce de « dépôt ». Dans cette Expo de Papier, nous vous faisons découvrir quelques-unes de ces vingt pièces. Peut-être en verrez-vous une qui vous plaît particulièrement ?

Katrien Vermeire

En 2016, Katrien Vermeire (1979) a créé une série photographique et un film 16 mm sur le thème du jeu. D'abord présentées à M dans l'exposition « Twisted Strings », ces pièces ont ensuite été acquises par Cera. Leur élément central est le berceau du chat, un jeu traditionnel de création de figures en ficelle entre les mains. Vermeire, fascinée par cette tradition, a décidé de l'examiner de plus près. « Les figures de ficelle sont comme un langage », dit-elle. « Chaque culture a ses propres variantes. Et ce ne sont pas seulement les enfants qui y jouent ; ces figures possèdent aussi un sens plus profond dans la religion, l'astrologie et la mythologie. » Ses photos et son film n'exposent pas seulement les mouvements rythmiques des ficelles, mais aussi la poésie des motifs et figures formant un langage sans paroles, des références très personnelles à l'identité, la culture et la puissance des récits.

‘Navajo Many Stars, Sarah, Inverness USA’, Katrien Vermeire

‘Navajo Many Stars, Sarah, Inverness USA’, Katrien Vermeire, 2016, 51 x 51 cm, collection Cera à M Leuven © l'artiste

‘Murphy’s 3D Ten Men Figure, Forum Romanum’, Katrien Vermeire

‘Murphy’s 3D Ten Men Figure, Forum Romanum’, Katrien Vermeire, 2016, 51 x 51 cm, collection Cera à M Leuven © l'artiste

‘Inuit Net, Carlo, Vatican City’, Katrien Vermeire

‘Inuit Net, Carlo, Vatican City’, Katrien Vermeire, 2016, 51 x 51 cm, collection Cera à M Leuven © l'artiste

Marie Collart

Marie Collart (1842-1911) a connu un succès international dès un jeune âge. Le marchand d'art Arthur Stevens, qui épouserait plus tard la sœur de Marie, avait reconnu son talent et l'a présentée en 1865 au Salon de Paris, centre du monde de l'art à l'époque. Elle y a fait fureur avec une (autre) peinture d'une paysanne étendant du fumier. En tant que jeune bourgeoise célibataire, elle n'hésitait pas à sillonner la campagne brabançonne pour y peindre en plein air. En 1871, alors qu'elle avait 29 ans, elle a épousé un militaire sans aucun lien avec les milieux artistiques. Dix ans après, elle fut la première femme nommée chevalière de l'Ordre de Léopold.

« La Gardeuse de vaches », vers 1860-1910, huile sur toile

« La Gardeuse de vaches », vers 1860-1910, huile sur toile, collection M Leuven, photo : artinflanders.be, Dominique Provost

Emmanuelle Quertain

Emmanuelle Quertain (1987) considère dans son travail quelles formes peut encore prendre la peinture de nos jours, en partant de photos qu'elle réalise elle-même ou d'images qu'elle trouve en ligne. Pour Quertain, une peinture n'est pas une simple image, mais une succession de choix – de traits de peinture, de couleurs, de compositions – qui laissent tous des traces. Ses peintures ne sont donc pas des copies, mais plutôt des formes identifiables faisant référence aux images d'origine.

 

Ces trois œuvres peuvent être réunies en triptyque, mais également vues de façon indépendante. De prime abord, elles rappellent les cartes météorologiques, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'elles ne sont pas vraiment lisibles. Certains « textes » sont plutôt des traits de peinture que des mots, les marquages géographiques sont un jeu de couleurs. Si les titres comportent la date et les conditions météo réelles de la journée évoquée, chaque peinture est une image autonome. Quertain interroge ainsi la culture visuelle (numérique) actuelle et les rapports que l'art entretient avec elle – le point où la peinture et l'image d'origine s'écartent l'une de l'autre ou, au contraire, se rapprochent.

‘Friday 16th September 2016’, Emmanuelle Quertain, 2016

‘Friday 16th September 2016’, Emmanuelle Quertain, 2016, 25 x 39 cm © l'artiste

‘Tuesday 20th September 2016’, Emmanuelle Quertain, 2016

‘Tuesday 20th September 2016’, Emmanuelle Quertain, 2016, 25 x 39 cm © l'artiste

‘Traveller's Forecast ou Printemps 2011’, Emmanuelle Quertain, 2015

‘Traveller's Forecast ou Printemps 2011’, Emmanuelle Quertain, 2015, 25 x 39 cm © l'artiste

Pieter Puyenbroeck

Le nom d'Anne Boleyn (1507-1536) est entré dans la mémoire collective. Son fameux mariage avec le roi Henri VIII d'Angleterre, la rupture avec l'Église catholique qui s'en est suivie et la décapitation d'Anne, accusée – probablement à tort – de sorcellerie et d'adultère, ont été analysés en détail par les historiens et mis en images par les cinéastes. Pourtant, seuls quelques portraits et dessins historiques d'Anne Boleyn sont connus. Ils ont inspiré à Pieter Puyenbroeck, un sculpteur originaire de Louvain, ce portrait en buste de marbre à l'expression mélancolique et aux vêtements et bijoux finement ouvragés. La pièce a été présentée au public en 1839 lors du Salon de Bruxelles, et offert la même année au musée de Louvain par le bourgmestre de la ville de l'époque, Guillaume van Bockel (1789-1863).

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven, photo : artinflanders.be, Dominique Provost

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven, photo : artinflanders.be, Dominique Provost

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven

« Anna Boleyn », vers 1835, marbre, M Leuven, photo : artinflanders.be, Dominique Provost

Michael Van den Abeele

Michael Van den Abeele (1974) travaille en divers médias : il peint sur toile et sur panneaux, il expérimente avec les médias audiovisuels, la création numérique et l'animation, et il écrit. Dans chaque œuvre il sonde nos rapports à notre environnement, ainsi que les récits que nous élaborons autour de ces expériences. La philosophie, les sciences, la science-fiction et la culture populaire sont des thèmes récurrents. Ses œuvres oscillent entre art figuratif et abstrait, matériel et immatériel.

 

Pour « Optical Denim », Van den Abeele a fait appel à un procédé en négatif. Il a décoloré certaines parties d'une toile en coton pour jeans de 185 cm x 185, afin d'obtenir un motif optique. Le jean, une matière caractéristique de la culture pop et de la mode récentes, revient à plusieurs reprises dans le travail de Van den Abeele. Le motif psychédélique rappelle l'Op Art (art optique) des années 60 et 70.

‘Optical Denim #06’, Michael Van den Abeele, 2019

‘Optical Denim #06’, Michael Van den Abeele, 2019, 185 x 185 cm, Collection de la Communauté flamande à M Leuven  © l'artiste, photo : Dirk Pauwels pour M Leuven

Sculpteur inconnu

Les représentations médiévales du Trône de la Sagesse ou « Sedes Sapientiae » s'inspirent des madones majestueuses de l'art byzantin. Le mot « Sedes » ne fait pas référence au trône lui-même, mais à la Vierge en tant que mère du Christ, la Sagesse incarnée. La Vierge et l'Enfant regardent droit devant eux et les mains de la Vierge semblent protéger son fils, sans toutefois le toucher. Cette statue n'exprime pas l'amour d'une mère pour son enfant, comme c'est le cas pour des Madones ultérieures ; ici la Vierge présente le Christ aux croyants en tant que futur rédempteur. Cette optique est soulignée par un détail : la petite pomme dans la main droite de la Vierge fait référence à Ève, dont la séduction d'Adam avec une pomme dans le Paradis terrestre est à l'origine du péché originel. C'est précisément de ce péché originel que le Christ délivrera les croyants en mourant sur la Croix.

« Sedes Sapientiae », Pays mosan, XIe-XIIe siècle, bois de tilleul polychrome, M Leuven

« Sedes Sapientiae », Pays mosan, XIe-XIIe siècle, bois de tilleul polychrome, M Leuven, photo : artinflanders.be, Dominique Provost

« Les Dix », de 28.05.21 jusqu'au 31.03.24 à M