La naissance de 'The Gulf Project Camp: Drama'
« En novembre 2021 j'ai lancé des recherches sur la meilleure façon de créer une matière ressemblant à l'asphalte. Il y a bien sûr d'immenses variations : le bitume d'une petite route de campagne n'est pas identique au revêtement mis en place à Louvain pour le championnat du monde cycliste. J'ai tout simplement essayé de reproduire différentes textures. »
« Au total, nous avons effectué environ 120 essais avec différents matériaux : du ciment et des cailloux, du plâtre et du sable… Wael Shawky est venu voir tout cela, il a adapté certaines choses et nous avons finalement opté pour un procédé à cinq couches : colle – gravier de jointoiement – colle – gravier de jointoiement – laque. Le gravier de jointoiement, composé de tout petits éclats de pierre, est utilisé comme remplissage des joints entre des dalles ou pavés. La laque donne une finition brillante. »
Sur quoi appliquez-vous la couche d'asphalte ?
« Pendant que nous faisons les essais, le musée a commandé tout une panoplie de volumes en polystyrène expansé, des cubes, des pyramides, des dômes… Avec deux autres free-lances, je les assemble ici pour composer des bâtiments que nous recouvrons ensuite d'une couche de notre “asphalte”. Nous tentons de créer une grande variété de bâtiments dont nous pensons qu'ils sont agréables à regarder. La dernière étape, l'agencement des bâtiments, sera réalisée en compagnie de l'artiste. Nous prévoyons aussi des pièces de réserve et des éléments libres pour pouvoir modifier les bâtiments s'il le souhaite. Nous essayons de finaliser déjà autant de choses que possible, tout en laissant suffisamment de flexibilité à l'artiste. »
Vue sur les toits
Où disposerez-vous l'installation ?
« Dans une salle au dernier étage du M, d'où l'on voit les toits de Louvain. Le modèle réduit sera placé sur une surface inclinée entre deux fenêtres. »
Cela arrive souvent qu'un artiste confie un tel travail à d'autres personnes ?
« Oui, je l'avais déjà fait auparavant, mais c'est la première fois que je dispose d'une telle autonomie, ce que j'apprécie énormément. Ça fait plaisir quand ça fonctionne, on est heureux de contribuer à l'exposition. Mais l'idée et l'œuvre restent bien celles de l'artiste. »
Wael Shawky's 'Dry Culture Wet Culture', de 11.03 jusq'au 28.08.2022 au M.