Naufus Ramírez-Figueroa expose au M

Naufus Ramírez-Figueroa expose au M

Naufus Ramírez-Figueroa, Deus Ex Machina, 2021

Naufus Ramírez-Figueroa, Deus Ex Machina, 2021, Variación sobre hoja de anturio #4 & #5, 2021 © Courtesy of the artist, Sies + Höke Düsseldorf, foto Simon Vogel

Du 6 mai à fin octobre, vous pouvez visiter au M une exposition de Naufus Ramírez-Figueroa (né en 1978). Dans cinq salles du musée il présente des films, des installations, des sculptures et de nouvelles œuvres. S'il puise une partie de son inspiration dans son pays natal, le Guatemala, il en dit ceci : « J'espère qu'un récit naîtra dans votre esprit pendant que vous passez à travers les salles, mais ça ne doit pas nécessairement être celui que j'ai en tête. »

Naufus Ramírez-Figueroa, Deus Ex Machina, 2021

Naufus Ramírez-Figueroa, Deus Ex Machina, 2021, Variación sobre hoja de anturio #4 & #5, 2021 © Courtesy of the artist, Sies + Höke Düsseldorf, foto Simon Vogel

« Je suis né à Guatemala City, au cours d'une guerre civile qui a duré très longtemps (de 1960 à 1996, NDLR). Nous étions des réfugiés : nous avons vécu un an au Mexique, puis nous sommes retournés un an au Guatemala, ensuite nous sommes allés au Canada… Mais l'espoir de rentrer un jour définitivement au pays nous est toujours resté. Adulte, j'ai aussi vécu dans plusieurs pays : aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Allemagne… »

 

« Il y a dix ans j'ai loué un appartement à Guatemala City. D'abord je continuais à passer la plus grande partie de mon temps à Berlin, mais il y a quatre ans l'appartement est plus ou moins devenu mon port d'attache, j'y suis resté tout au long de la pandémie. J'avais toujours voulu faire l'expérience d'un séjour permanent au Guatemala – sans la pandémie, cela ne se serait sans doute pas fait. »

Vous étiez déjà venu à Louvain, vous aviez créé une nouvelle œuvre pour le festival Playground en 2018.

« Oui, c'était Cacaxte 1, une performance au M qui a aussi été filmée ; le film sera d'ailleurs projeté dans l'exposition. Le “cacaxte” est une espèce d'armature utilisée autrefois en Amérique latine et centrale pour porter des fardeaux sur le dos. »

 

« J'avais commencé par fabriquer des répliques d'objets usuels de différentes cultures repérés dans la collection du M et de plusieurs musées ethnographiques, dont le Quai Branly à Paris, l'AfricaMuseum à Tervuren et le Tropenmuseum aux Pays-Bas. Je les avais façonnés en polystyrène expansé, puis plongés dans la résine. Quand la couche de résine sèche, les objets durcissent, mais la structure du polystyrène reste visible. »

 

« Ensuite j'ai fabriqué l'armature en aluminium : là aussi, on crée l'objet souhaité en polystyrène expansé, puis on l'enterre dans le sable en laissant une ouverture dans laquelle on verse de l'aluminium fondu. L'aluminium consume le polystyrène et le remplace. Le résultat est un objet d'aluminium qui a la même forme que le modèle en polystyrène. »

 

« Pour la performance, j'ai traversé M en portant sur le dos l'armature à laquelle j'avais attaché les répliques. Arrivé dans la salle du haut, j'ai détaché les répliques et je les ai éparpillées dans l'espace. »

Naufus Ramírez-Figueroa, Playground, 2018

Playground 2018 © M Leuven, foto: Ushua Goeminne

Naufus Ramírez-Figueroa, Playground, 2018

Playground 2018 © M Leuven, foto: Ushua Goeminne

Naufus Ramírez-Figueroa, Playground, 2018

Playground 2018 © M Leuven, foto: Ushua Goeminne